Bingen, Jacques (1908-1944)

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Jacques Bingen est né le 16 mars 1908 à Paris dans une famille juive d’origine italienne. Ses parents, Gustavo Bingen (1865-1933), financier, et sa mère Laura Bingen, née Cohen (1869-1962) sont tous deux nés à Gênes, comme son frère Max Bingen (1890-1916), mort au combat en Vénétie le 22 juillet 1916, et sa sœur Georgina Bingen (1892-1955), épouse du pionnier de l’industrie automobile André Citroën (1878-1935).

Élève au lycée Janson de Sailly à Paris et bachelier avec mention en 1924 et 1925, Jacques Bingen réussit le concours d’entrée de l’École des Mines en 1928 et en sort ingénieur en 1931. La même année, il est également diplômé de l’École libre des Sciences politiques.

En 1929, il préside la section française à l’Exposition universelle de Barcelone, puis fait son service militaire en 1930-1931 comme officier de réserve dans l’artillerie.

Collaborateur de son beau-frère André Citroën, il devient, après la mort de ce dernier en 1935, directeur de la Société anonyme de gérance et d’armement (SAGA), fonction qu’il cumule avec celle de secrétaire du Comité central des armateurs.

Mobilisé en 1939 comme officier de liaison auprès de la 51e division écossaise d’infanterie, il est blessé en juin 1940 à Saint-Valery-en-Caux, mais échappe à l’ennemi et parvient après bien des péripéties à rallier Casablanca par bateau. Le 2 juillet il est à Gibraltar et le 18 à Liverpool. Il se présente au général de Gaulle le 23 juillet 1940 et est choisi pour diriger les services de la Marine marchande de la France libre à Londres, créés officiellement le 12 août 1940. À ce poste, il travaille à l’application aux navires de commerce français des accords De Gaulle-Churchill et tente de mettre sur pied en Angleterre une administration des gens de mer. En désaccord avec l’amiral Muselier, qui a été nommé en septembre 1941 commissaire national à la Marine de guerre et à la Marine marchande du Comité national français tout juste créé, Jacques Bingen démissionne dès octobre.

Signant un acte d'engagement dans les Forces françaises libres (FFL) le 27 novembre 1941, il entre au Commissariat national à l'Intérieur comme adjoint au chef du service Afrique du Nord, puis, en août 1942, devient l'adjoint du capitaine Louis Vallon, chef de la section non militaire (N/M) du Bureau central de renseignements et d’action (BCRA). En liaison permanente avec Jean Moulin, il rencontre aussi, pour des réunions techniques, les chefs de mouvements et réseaux de passage à Londres.

Au début de 1943, Jacques Bingen prend la tête de la section N/M, au moment où l’essor des mouvements de résistance et leur difficile unification augmentent considérablement la tâche du BCRA. En février, il rencontre enfin en personne Jean Moulin revenu à Londres et, après l’arrestation de ce dernier, se porte volontaire pour servir en France occupée. Un avion Lysander le dépose en région parisienne dans la nuit du 15 au 16 août 1943, muni d’un ordre de mission le nommant délégué du Comité français de la Libération nationale (CFLN) en zone sud.

À partir d'octobre 1943, il est officiellement désigné, avec son ami Claude Serreulles, comme adjoint d'Émile Bollaert, délégué général du CFLN, puis, après l’arrestation de ce dernier en décembre 1943, exerce la fonction de délégué général par intérim. Resté seul après le retour à Londres de Claude Serreulles début mars 1944, il reprend ses activités de délégué pour la zone sud après la nomination d’Alexandre Parodi au poste de délégué général du CFLN en mars 1944.

Pendant sa mission en France, Jacques Bingen s’occupe de créer ou de réorganiser divers organismes, tels que le Comité des œuvres sociales de la Résistance (COSOR) ou le Comité d’action contre la déportation (CAD). Son action contribue également à la fusion en février 1944 de l’Armée secrète (AS), de l’Organisation de résistance de l’armée (ORA), des Francs-Tireurs et Partisans (FTP) et de multiples groupes isolés, qui constituent alors les Forces françaises de l’Intérieur (FFI), il crée le Comité financier (COFI) et travaille à la préparation du programme du Conseil national de la Résistance (CNR).

Refusant de regagner Angleterre début mai 1944 malgré les menaces croissantes qui pèsent sur lui, Jacques Bingen est arrêté le 12 mai en gare de Clermont-Ferrand, trahi par un agent double de l’Abwehr. Il tente de s’évader, mais est aussitôt repris et se donne la mort le 13 mai 1944 devant les locaux duSicherheitsdienst(SD) de Chamalières en avalant sa capsule de cyanure pour ne pas risquer de parler. Son corps ne sera jamais retrouvé.

Figure emblématique de la Résistance aux multiples pseudonymes (Baudet, Cléante, Coridon, Reclus, Cadillac, Talbot, Rabeau, Necker, Chapelier, Barbier), il a été fait Compagnon de la Libération à compter du 31 mars 1944, par décision du général de Gaulle formalisée par le décret du 10 janvier 1945.

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Elève à l'Ecole libre des Sciences politiques

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Bingen, Jacques (1908-1944)
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