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Joseph Paul-Boncour (1873-1972) est né le 4 août 1873 à Saint-Aignan (Loir-et-Cher) dans une famille bourgeoise. Il est le fils d'un médecin républicain et d'une mère catholique et monarchiste. En 1884, Paul-Boncour entre au collège de Pontlevoy. Après avoir envisagé d’entrer à l’École navale, il s’oriente finalement vers des études de lettres qu’il poursuit en Bretagne. Il monte ensuite faire son droit à Paris et choisit le métier d’avocat après avoir hésité à tenter le concours d'entrée de l'École des officiers du commissariat de la Marine. C’est à cette période qu’il découvre le socialisme idéaliste de laRevue socialistede Benoît Malon. Paul-Boncour se montre toutefois méfiant à l'égard des partis socialistes qu’il juge trop doctrinaires, trop anticléricaux et trop antimilitaristes à son goût. Une fois licencié en droit, il entame un doctorat de droit public et d’économie politique et effectue en parallèle son stage d’avocat. Guidé par ses préocupations sociales, il crée à la Bourse du travail de Paris un conseil judiciaire dont le rôle est de plaider pour les grévistes. Sa thèse, publiée sous le titre de « Le Fédéralisme économique », témoigne d’ailleurs de son intérêt pour les questions sociales puisqu’il y étudie « les rapports de l’individu et des groupements professionnels ».
Parallèlement à son métier d’avocat, Paul-Boncour entame une carrière politique. De 1899 à 1902, Paul-Boncour est le secrétaire particulier de Pierre Waldeck-Rousseau, alors président du Conseil. En 1906, il devient directeur de cabinet et directeur du personnel au sein du ministère du Travail dirigé alors par René Viviani. C'est à ce titre que Joseph Paul-Boncour est fait chevalier de la Légion d’honneur le 4 août 1907. En 1911, il entre au gouvernement Monis comme ministre du Travail et de la prévoyance sociale. Dans ce cadre, il s'attache principalement à l'élaboration de la loi sur les retraites et, après la chute du gouvernement, consacre toute son activité de parlementaire à cette loi, refusant même le poste de sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts qui lui est proposé en 1912.
Il entame une carrière politique locale en 1904, année de son élection comme conseiller municipal à Saint-Aignan ; il le restera jusqu’au 5 mai 1912. Le 24 janvier 1909, il est élu au Conseil général du Loir-et-Cher. Il y siége jusqu’au 14 décembre 1919. En 1909 il est député du Loir-et-Cher au cours d’une élection partielle. À la Chambre des députés, il rejoint le groupe des socialistes parlementaires. Il est réélu aux élections générales de 1910 sous l’étiquette du Parti républicain-socialiste.
En 1914, Paul-Boncour perd son siège de député face au docteur Legros qui le devance de 38 voix. Il s’engage alors dans l’Armée française pendant toute la durée de la Première Guerre mondiale. Il sera promu officier de la Légion d’honneur à titre militaire pour son comportement courageux au front. En 1916, il adhère à la SFIO. En mars 1919, il est le principal avocat de la famille Jaurès dans le procès de Raoul Villain. Cette même année, il est élu député du département de la Seine et réélu en 1924. À la Chambre des députés, il est membre de la commission de l'armée et de celle chargée des affaires étrangères. Ce sont désormais les deux questions auxquelles il consacre l'essentiel de son travail. Si Joseph Paul-Boncour croit à la Société des Nations (SDN) qui vient d’être créée par le traité de Versailles et se montre partisan d'une politique de sécurité collective, il est néanmoins favorable à l’idée selon laquelle chaque pays doit pouvoir assurer sa propre défense.
De 1920 à 1923, Joseph Paul-Boncour exerce également des activités éditoriales en dirigeant l’hebdomadaireFloréal, un périodique culturel s'adressant aux travailleurs.
Peu à l’aise au sein de la Fédération de la Seine, qui se classe à l’extrême gauche de la SFIO, Paul-Boncour, qui se situe plus à droite, préfère quitter le département de la Seine pour briguer le siège de député du Tarn lors des élections législatives générales de 1924. La liste du cartel des gauches, dont Paul-Boncour fait partie, remporte les quatre sièges face aux candidats sortant de la liste Reille-Soult et les candidats communistes du bloc ouvrier-paysan.
En 1924, Joseph Paul-Boncour devient membre de la délégation française à la SDN. Très investi au sein de la SDN, il est rapporteur du règlement pacifique des différends internationaux et, lors du conflit opposant la Pologne à la Lituanie au sujet de Vilnius, il se rend même sur place pour évaluer la situation. En 1932, il préside à la SDN le conseil qui s’occupe de l’affaire de la Mandchourie et participe avec André Tardieu, puis avec Édouard Herriot, à la conférence sur le désarmement.
Réélu député du Tarn aux élections législatives générales de 1928, Joseph Paul-Boncour retrouve sa place à la commission de l'armée et à la commission des affaires étrangères dont il devient président. C’est en cette qualité qu’il intervient au sujet de la conférence de Londres relative au désarmement (1929), sur les accords de La Haye et sur l’acte général d’arbitrage (1930). Parallèlement, il renforce son ancrage local dans le Tarn en entrant au Conseil général, dont il devient président le 28 octobre 1932.
En désaccord avec son parti sur la question de la participation au gouvernement et sur le vote des crédits militaires, il quitte la SFIO en 1931 pour retourner au Parti républicain-socialiste. En 1935, ce parti fusionne avec le Parti socialiste français et le Parti socialiste de France-Union Jean Jaurès au sein de l’Union socialiste républicaine.
Le 13 septembre 1931, à l’issue du premier tour de l’élection partielle visant à remplacer le sénateur décédé du Loir-et-Cher, Paul-Boncour obtient 71 voix alors qu’il ne s’est pas présenté. Le candidat socialiste, Olivier, et le candidat républicain-socialiste, Froger, se désistent alors en sa faveur. Au second tour, Paul-Boncour arrive ainsi en deuxième position avec 192 voix, derrière Persil qui en obtient 228. Boudin, conseiller général radical-socialiste arrivé en troisième position, se retire en invoquant la discipline républicaine. Paul-Boncour est ainsi élu au troisième tour face à Persil, 342 voix contre 260. Lors du renouvellement triennal du 16 octobre 1932, Paul-Boncour est réélu dès le premier tour par 492 voix sur 620 suffrages exprimés, tandis que les deux autres sénateurs du Loir-et-Cher, Pichery et Boudin, ne sont élus qu'au troisième tour. Au Sénat, Joseph Paul-Boncour devient membre de la commission des affaires étrangères.
Joseph Paul-Boncour entre dans le gouvernement Herriot III le 3 juin 1932 et devient ministre de la Guerre. Il reste en poste jusqu’à la chute du gouvernement, le 18 décembre 1932, sur la question des dettes à l’Amérique. Le président Lebrun fait alors appel à Paul-Boncour pour former un nouveau gouvernement. La SFIO lui accorde son soutien mais refuse de participer. Joseph Paul-Boncour forme son gouvernement le 18 décembre 1932 et s’attribue le ministère des Affaires étrangères. Bien que son gouvernement tombe au bout de quarante jours, Paul-Boncour conserve néanmoins le portefeuille des Affaires étrangères, d’abord dans le gouvernement Daladier I (31 janvier-26 octobre 1933), dans le gouvernement Sarraut I (26 octobre-26 novembre 1933), puis dans le gouvernement Chautemps II (26 novembre 1933-30 janvier 1934). Il participe ainsi au rapprochement avec l’URSS contre l’Allemagne nazie avec la signature d’un pacte de non-agression en 1932 et l’envoi d’un attaché militaire à Moscou en 1933. Afin d’éviter l'isolement de la France, Paul-Boncour tente aussi d’apaiser les relations avec l’Italie et de resserrer les liens avec la Yougoslavie. Durant 5 jours (du 4 au 9 février 1934), Paul-Boncour est ministre de la Défense nationale et de la Guerre dans le gouvernement Daladier II. Suite à la démission de Daladier, il retourne à ses activités d’avocat et de sénateur.
Paul-Boncour devient ensuite ministre d’État, délégué permanent à la SDN, dans le gouvernement Sarraut II du 24 janvier 1936 au 4 juin 1936. Il devient à nouveau ministre des Affaires étrangères au printemps 1938 (13 mars-10 avril) dans le gouvernement Blum II et tente, en vain, d’imposer une politique de fermeté face à l’Allemagne et d’amorcer un rapprochement avec l’URSS.
À partir de septembre 1939, Paul-Boncour prend une part active aux nombreuses réunions tenues par la commission des Affaires étrangères du Sénat pendant la « drôle de guerre ». À la tête de la délégation française à la SDN, Joseph Paul-Boncour obtient la condamnation de l’agression soviétique et de l’agression allemande contre la Pologne, cause première du conflit.
Devant l’agitation créée par la débâcle de 1940, Paul-Boncour quitte Paris le 10 juin pour Tours. Il se rend ensuite à Bordeaux où, prévenu par Charles Pomaret, alors ministre de l’Intérieur, il évite de justesse l’embarquement sur le Massilia. Le 29 juin, il quitte Bordeaux pour Vichy. Opposé à l’idée de confier les pouvoirs constituants au maréchal Pétain, Paul-Boncour rallie 25 de ses collègues anciens combattants autour d’un contre-projet. Dans ce contre-projet, les pouvoirs exécutifs et législatifs sont confiés au maréchal Pétain mais le pouvoir constituant lui est refusé. Pierre Laval ayant empêché que ce contre-projet soit porté à la discussion, Paul-Boncour vote contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940. Par la suite, il prend la tête de l’association des Quatre-vingts réunissant les parlementaires s’opposant à Pétain et à Laval.
Traqué par la Gestapo pour avoir aidé des résistants à passer en zone libre, Paul-Boncour rejoint un maquis dans le Lot le 6 juin 1944. En 1949, Paul-Boncour est fait commandeur de la Légion d’honneur pour sa participation à la Résistance.
Après la Libération, Joseph Paul-Boncour retourne à la SFIO. Membre de l’Assemblé consultative en 1944, puis du Conseil de la République de 1946 à 1948, il participe à la conférence de San Francisco, où il signe la charte des Nation Unies en 1946.
À partir de 1948, Joseph Paul-Boncour se retire de la vie politique pour présider la Fédération internationale des Droits de l’Homme dont il sera à la tête jusqu’à sa mort. Il quitte la SFIO en 1951.
Joseph Paul-Boncour a épousé en 1902 Hélène Raffard dont il a deux enfants. Il décède le 28 mars 1972 à Paris à l'âge de 98 ans. Il est inhumé à Saint-Aignan.
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Joseph Paul-Boncour est ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Daladier I (31 janvier 1933-26 octobre 1933) puis ministre de la Défense nationale et de la Guerre dans le gouvernement Daladier II (4 au 9 février 1934).
Joseph Paul-Boncour est ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Blum II.
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député de Loir-et-Cher (1909-1914), de la Seine (1919-1928), du Tarn (1928-1931), de Loir-et-Cher (1944-1945)
Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale (2 mars-27 juin 1911) ; ministre de la Guerre (3 juin-18 décembre 1932) ; Président du Conseil et ministre des Affaires Étrangères (18 décembre 1932-31 janvier 1933) ; ministre des Affaires Étrangères (31 janvier 1933(30 janvier 1934) ; ministre de la Défense Nationale et de la Guerre (4-9 février 1934) ; ministre d'État, délégué permanent à Genève (24 janvier-4 juin 1936) ; ministre des Affaires Étrangères (13 mars-10 avril 1938)
sénateur de Loir-et-Cher
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