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L’ouverture de la première ligne télégraphique mondiale terrestre, le 1er janvier 1837, puis sous-marine, le 23 novembre 1852, marque la domination britannique dans le marché des systèmes télégraphiques de communication, que la France ne rejoint qu’en 1869. Cette année-là, la Société du câble transatlantique français (SCTF) déroule le premier câble sous-marin transatlantique qui ne passe pas par Londres et relie Plouzané, dans le Finistère, au cap Cod, État du Massachussetts, aux États-Unis d’Amérique, via Saint-Pierre dans l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon.
En 1879, Augustin Pouyer-Quertier (1820-1891) fonde une nouvelle entreprise, la Compagnie française du télégraphe de Paris à New-York (CFTPNY), et passe commande d'un nouveau câble reliant Brest à Saint-Pierre, avec des extensions à la fois vers Cap Cod et Cap Breton (Terre-Neuve). En 1880, la compagnie ajoute à son réseau une extension de Brest à Porthcurno, sur la côte de Cornouailles, pour récupérer le trafic venant de Londres.
Le 12 décembre 1890, la Compagnie française des câbles télégraphique (CFCT) est fondée pour reprendre les activités de la CFTPNY et de la SFCTSM. La CFCT signe une convention avec l’État le 2 juillet 1895 qui désigne ses missions : exploiter les lignes entre Brest, Saint-Pierre, Cap Cod et Canso ; poser et exploiter un nouveau câble rattachant le réseau des Antilles aux lignes transatlantiques ; établir, entretenir et exploiter un câble reliant directement la France aux États-Unis (Cap Cod), avec prolongation jusqu’à New-York par des lignes terrestres ou sous-marines. Monsieur Caubet, vice-président de la SFCTSM depuis 1888, est chargé de la fusion des deux compagnies, selon le désir du ministère des Postes et Télégrammes. Il préside cette nouvelle entreprise jusqu'en 1902.
Elle devient totalement indépendante des compagnies anglaises et américaines, mais de plus en plus soumise aux enjeux politiques de l'État qui la renfloue régulièrement et lui dicte sa conduite, très influencé par le lobby colonial qui veut un grand réseau national de câbles sous-marins reliant les colonies. L'État, à la fois tuteur et actionnaire de la compagnie, en restreint les moyens. En 1897, la fabrication et la pose du câble reliant directement la France aux États-Unis sont confiées à la Société industrielle des téléphones (SIT), sise à Bezons, dans le Val d’Oise. La tentative de pose du câble sans station intermédiaire étant un échec, la situation financière déjà fragile de la compagnie s’aggrave.
Un nouveau coup dur est porté à la CFCT le 8 mai 1902, lors de l’éruption de la montagne Pelée. Trois navires câbliers étaient en baie de Saint-Pierre à la Martinique. Deux sont détruits et le troisième, appartenant à la Compagnie française des câbles télégraphiques, échappe au drame, ce qui lui permet de participer au sauvetage des habitants du village Prêcheur. Au bord de la faillite, la société est sauvée par un dispositif élaboré sous la houlette du ministre de Postes et des Télégraphes : la création d’une nouvelle société, la société générale française de Télégraphe (SGFT) fournissant les ressources nécessaires à la CFTC et reprenant l’exploitation de la compagnie. Ainsi, en 1898 la campagne de pose du câble reliant directement la France aux États-Unis reprend et s’achève le 2 septembre.
Cependant la CFTC doit faire face à l'arrivée d'une nouvelle technique : la radio. Cette dernière séduit d'emblée la hiérarchie militaire et les gouvernements locaux par sa facilité de mise en œuvre et sa portée mondiale. C'est la solution aux incessantes coupures des câbles sous-marins qui s'abiment contre les bancs de corail ou sont arrachés par les ancres des navires. De plus, la concurrence avec les compagnies anglo-saxonnes devient de plus en plus rude. Leurs réseaux, plus vastes et plus fiables, leur permettent de mener une guerre des tarifs et de remporter certains monopoles de transmissions. Sans compter le soutien des gouvernements américains et pro-anglais qui dominent les Antilles et l'Amérique du Sud. Ainsi, bien que la pose du câble transatlantique puisse être regardée comme l’assurance d’une certaine indépendance de la France, cette dernière ne contrôle cependant que 5 % du réseaux de câbles transocéaniques et reste totalement dépendante des câbles britanniques pour communiquer avec son empire colonial.
En juin 1940, l'armée allemande occupe Brest, les câbles reliant la ville au Cap Cod, à Faial (Açores) et à Porthcurnow cessent immédiatement de fonctionner. Les forces allemandes n'endommagent pas les câbles sous-marins dans la rade de Brest, mais plus au large. Quant aux Britanniques, ils les coupent et les détournent vers les îles britanniques pour leur propre usage. Malgré les intenses bombardements de l'artillerie et de l'aviation alliées, la station de Brest reste intacte. Elle est abandonnée par les troupes allemandes sans dommages et instantanément prête à fonctionner.
En 1945, la CFCT cesse ses activités et le gouvernement français confie la gestion des câbles transatlantiques à la Compagnie des câbles Sud-Américains, l'autre compagnie française plus connue sous le nom de « Sudam ».
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